Icône d'une variété internationale séduisante dans les années 90, la chanteuse au "groove" naturel, tant dans la voix que dans la musique, sera de retour le 6 avril avec un nouvel album.
Deeper (earMUSIC), 8e livraison discographique de sa carrière, sonne comme un véritable retour aux sonorités funk, deep house (si, si) et soul qui ont façonné une décennie marquée par l'éclosion des musiques électroniques. Paradoxalement, Lisa Stansfield n'a jamais vraiment cessé de produire durant les années 2000. Aux tubes planétaires All Around The World et This is The Right Time (1989), extrait de son premier album Affection et The Real Thing, tiré de l'album éponyme publié en 1997 ont succédé Face Up (2001), The Moment (2004) et Seven (2014). Mais aussi un Best-Of (Biography), en 2004, scellant la fin de sa collaboration avec sa maison de disques Arista/BMG. Pour être honnête, la génération 90 en France n'a sans doute pas suivi ses exploits artistiques post-tubes pourtant bien accueillis outre-Manche (Lisa Stansfield est née à Manchester, ndlr). Peut-être à tort en découvrant ses nouvelles compositions que l'on a pu écouter en avant-première... Avec parfois, un certain plaisir avoue-le.
Le premier single Everything (disponible sur Spotify) nous embarque sur une voie résolument rétro avec des sonorités très marquées House tendance TB-303 enrobés d'oscillations au vocoder sur laquelle Lisa Stansfield vient poser sa voix sautillante. Les nostalgiques apprécieront. Passons sur Twisted, deuxième morceau, ne présentant aucun intérêt (on osera dire "ringard"), pour se pencher sur Desire aux contours électroniques certes un peu froid, mais sauvé par le groove vocale de la chanteuse. Avec Billionaire, Coming Up From Air, Love of My Life, on revient aux fondamentaux de Lisa Stansfield, à savoir une orchestration organique entre Soul et Pop marquant un retour de la chanteuse à ses premiers amours. Alors évidemment, il y a du déchet dans cet album (Hercules, Hole in My Heart), lorsqu'elle s'aventure sur des terres musicales (le rock) qui semblent échapper à l'identité qu'on lui connait. Pourtant, lorsqu'elle pose ses mots sur une rythmique jungle, le très réussi Just Can't Help Myself, l'auditeur prend de nouveau son envol auditif. Tout comme il apprécie le swing imprimé à des compositions très groovy (Deeper) soutenu par des solos de saxo bien sentis. Si on passera gentiment, sur l'insignifiant Butterflies, on goutera avec délice son Ghetto Heaven à la rythmique archi-grillée (on reconnait la boucle du mythique Impeach The President des Honey Drippers), mais tellement rassurante et du coup, génératrice de (bons) souvenirs. Bref, à 51 ans, Lisa Stansfield joue la carte de la nostalgie "nineties". Une carte que beaucoup d'artistes abattent aujourd'hui. Doit-on s'en réjouir ? Dans le cas présent, oui, assurément.
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