Si Paul Rose porte un nom qui renvoie à une imagerie plutôt douce voire à celle d'un esthète de la poésie naïve, sa musique, elle, n’a rien de léger. Scuba, pour les intimes, un Anglais résidant à Berlin, le prouve avec un quatrième album d’une ampleur sensorielle étouffante. Rien que le titre, Claustrophobia, vous donne un peu l’ambiance dans laquelle vous risquez de plonger… pour votre plus grand bonheur ! Combiné à son pseudonyme (Scuba veut dire Scaphandre), vous comprendrez aussi dans quel environnement votre corps (et votre cerveau) s’apprête à entrer en immersion.
C’est d’ailleurs dans les fonds marins que ce disque vous transporte ou du moins vous donne l’impression d’évoluer. Levitation, sous ses airs de périple accueillant, devient très vite oppressant avec ses claquettes hypnotiques et son vrombissement latent. La descente commence… Avec ce gimmick en spirale qui rappelle un peu Pink Floyd. Bienvenus ensuite dans une techno plus conventionnelle avec Why You Feel So Low dont l’énoncé devrait vous motivez à sortir de votre état larvaire. Minimalistiquement votre. Un petit coup de Television pour vous remettre les idées en place. Le rouleau compresseur avance, calmement mais sûrement. Un peu d’air ensuite pour évacuer la pression.
Drift sonne comme une parenthèse pour mieux rebondir sur… un PCP, « pumpy » à souhait, sorte de Deep Techno addictive. Changement de décor radical sur All I Think About Is Death, parabole d’une descente non maitrisée et extatique ? Car le chaos, malicieux et vénéneux, guette sur Needle Phobia (littéralement la peur de l’aiguille). On était donc dans le vrai… La parenthèse sonore totalement « scary » de Family Enterntainment fait son effet. Il est temps de repartir sur de bonnes bases techno même si l’ambiance reste peu rassurante à l'écoute de Black on Black. Le trip va s'achever. Et Transience (ephémère) irradie cette fin de disque duquel on ne ressort pas indemne. Car si l’œuvre de Scuba fascine par ses (superbes) ambiances à géométries variables, son écoute reflète bien le titre que l’artiste a donné à son album. Une claustrophobie finalement très positive.
T.G
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