Difficile de croire que ce disque, ou plutôt ce morceau n’a pas pris une ride. Il a pourtant été publié en 1993, à une époque où la musique électronique s’élaborer de façon presque "artisanale" avec des machines "physiques", notamment la fameuse TB 303 de Roland. Sa ligne de basse reconnaissable entre mille et ses potards capables de distendre, à l’envie, n’importe quelles impulsions sur le clavier.
Dans l'Hexagone, un Soofle de Nuages pour un Modus Vivendi...
Un certain Ludovic Navarre, caché derrière un pseudo à la fois suave et rêche, fait ses premières armes à bord de l’équipage Fnac Music Dance Division fondé par Eric Morand (qui sera rejoint par Laurent Garnier quelques mois plus tard pour l’inauguration du label F Communications). Celui qui allait devenir Saint Germain, accumule alors les alias, d’Hexagone à Modus Vivendi (signé chez Warp) pour la partie solo, de Soofle à Nuages pour le duo qu’il forme avec Didier Delesalle aka Shazz.
Plénitude...
En cette année 1993 donc (autant dire une éternité), c’est sous l’appellation Deepside que Ludovic Navarre déboule en version vinyle (mais aussi CD) avec un EP de 4 titres intitulé Tolérance, qui en ces heures sombres prend une résonance particulière. D’autant plus que le titre qui nous intéresse ici se révèle 20 ans plus tard hautement symbolique. Il s’intitule French et déroule sa magie et son aura sur 5 minutes et 45 secondes. Bienvenue à bord d'une capsule intemporelle, où virevoltent des nappes synthétiques plaquées sur une rythmique "Deep Techno" et enrobé d'une bassline frénétique et discrète. Que dire encore de ces "hi hats" majestueux sinon qu'ils contribuent subtilement à l'amplitude du morceau. Après 1 minute 45 secondes, l'odyssée démarre et vous enveloppe littéralement. Un irrésistible sentiment de plénitude véhiculé par des vibrations positives que l'on espère interminables. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si quelques temps plus tard, Laurent Garnier intègre ce superbe hymne Deep Techno à son X-Mix dans lequel l'image rejoint le son (à 19'30). Ainsi, French revêt un visage, où plutôt des visages. Celles d' humanoïdes féminines à l'apparence violette qui se jettent dans les lymbes d'un univers dématérialisé et futuriste. Grandiose. Génial. Et finalement, très actuel. A tout points de vues... T.G
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