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Pourquoi Jay-Z & Beyoncé n'ont pas raté leur Stade de France

Pourquoi Jay-Z & Beyoncé n'ont pas raté leur Stade de France

Beyoncé - Stade de France. DR
Beyoncé - Stade de France. DR

Critiqués de toutes parts sur les réseaux sociaux, parfois terre promise de l'égotrip de mauvaise foi, le rappeur et la chanteuse ont pourtant livré une séduisante "partition". Mais certains d'entre nous, présents sur place, n'ont pas vu le même spectacle. Peut-être parce qu'ils ne savent plus apprécier sans détruire...

Je n'ai pas vu les quelques secondes de playback de Beyoncé. J'ai eu de la chance ? Non, j'ai tout simplement préféré profiter du spectacle...

"Playback"… C'est, en substance, le plus gros reproche adressé essentiellement à Beyoncé Knowles. Les deux derniers « mega-concerts » de la tournée On The Run du couple Jay-Z et Beyoncé, vendredi 12 et samedi 13 septembre au Stade de France ont subi les foudres d’un certain public visiblement déçu par la prestation des deux superstars Américaines. Mais qu’attendaient-ils vraiment ces snipers qui vouent sans doute un culte à une perfection qui n'existe pas ? Déjà, un bon point, et non des moindres, le show commence à l’heure. Car il s’agissait bien là plus d’un spectacle que d’un véritable récital. Et tout le monde le savait à l'avance.

Le souci du détail

Ensuite, et surtout, le bonheur est ailleurs et bien plus instinctif qu’une analyse complexe visant à démonter chaque petits rouages d’une machine pourtant extrêmement bien rodée. Deux heures trente de danses torrides (et là, Beyoncé est irréprochable), de rimes attendues (et là, Jay-Z excelle), de duos réglés comme du papier millimétré (là encore, des tableaux maitrisés de bout en bout avec une Nicki Minaj en invitée surprise) et de projections cinématographiques soignées sur le thème de Bonny & Clyde. Deux heures trente d’enchainements de hits (un bémol sur le trop court Hard Knock Life de Jay Z, mais cela vaut-il un carton rouge ?), d’ambiance chaleureuse, d’enchantement suscité par la simple observation de deux monstres sacrés se produisant devant 77 000 personnes. Quand même. Pour l’intimité, on repassera forcément, mais, encore une fois, on le sait d’avance. Certains auraient-ils voulu que les deux stars se balladent dans les travées du Stade de France pour distribuer des "Hi Five" ? Compliqué.

Pourquoi Jay-Z & Beyoncé n'ont pas raté leur Stade de France

Traquer l'erreur...

Finalement, ne faudrait-il pas plutôt, dans ce genre de spectacle, retenir les points positifs, sans doute beaucoup plus nombreux ? N’étant pas fan de Beyoncé, beaucoup plus de Jay-Z, je suis sorti de ce show, plutôt content. Ni conquis, ni déçu. Jay-Z et Beyoncé ont, comme on dit, fait le job. Pour être honnête, j'étais prêt, avant-même le show, à dresser le même tableau que certains sur l'évènement auquel j'allais assister. Mais ça, c'était avant. J'ai rapidement remis mes hypothétiques critiques au placard. Charismatiques et percutants, Jay-Z et Beyoncé ont séduit le Stade de France. Beaucoup plus que certains artistes qui affrontent ce lieu réputé difficile à tenir. S’ils sont d’indiscutables artistes accomplis et talentueux, ils sont aussi des performers hors pairs. Américains, de surcroit. Et c'est aussi cela que certains, s'estimant sans doute trop petits face à l'ogre Sam, ont du mal à accepter. Cet apriori du « pas le droit à l’erreur » de celui qui vit un concert comme un examinateur du permis de conduire. Sur les quelques 150 000 spectateurs présents en deux jours, combien se sont sentis brimés ou floués ? Combien, durant deux heures trente, ont passé leur temps à traquer le moindre indice pour savoir si Shawn Carter et Beyoncé étaient encore ensemble ? Combien enfin ont regretté de n'avoir pas pu assister au concert de Lauryn Hill au Zénith ? Pensons plutôt à ceux qui ont kiffé, aimé, apprécié. A ceux qui ont passé un moment agréable. Une jolie parenthèse pendant le week-end. Sans doute la grande majorité. Car ceux qui dézinguent sans complexe après avoir vu une vidéo de 10 secondes sur le passage "en playback" du titre Partition de Beyoncé sont sans doute les mêmes qui relèvent, avec délectation, les "faux raccords" sur des films cultes. Et qui parviennent ainsi à faire passer Stanley Kubrick pour un pauvre débutant... T.G