"A l'époque, les clips devenaient de plus en plus formatés en terme de montage et de rythme. Après neuf années à écrire et réaliser des clips, je voulais revenir à la source de la musique qui, en plus des émotions, donne surtout envie de danser. L’idée de réaliser le tout en plan séquence était une réponse à MTV qui poussait les maisons de disques et certains réalisateurs à faire des clips de plus en plus speed avec une débauche de montage gratuit n’ayant pour but que d’en mettre plein la gueule sans aucune raison scénaristique ou artistique".
"J'en connaissais déjà quelques uns comme les Daft Punk (qui oeuvrent ici séparément, ndlr), Jess & Crabbe et Alan Braxe. Les autres sont venus se greffer au projet petit à petit".
"En parallèle, le casting se mettait en place. Ma boite de production Ninety Nine me permettait d’avoir une très bonne équipe pour gérer tout ce projet entre 2000 et 2001. Les filles devaient s’imaginer danser devant leur miroir chez elle, sans aucun complexe et surtout sans aucune chorégraphie. Le feeling et l’improvisation étaient primordiaux"
"On a tourné au rythme d'une danseuse par jour et à chaque fois en plan séquence sans aucune coupure, ni tricherie. C’était la difficulté, tant au niveau du cadrage que de la danseuse qui devait tenir parfois 6 minutes à fond ! Je connaissais chaque titre par cœur, ce qui me permettait d’anticiper et de caler mes travelling sur la structure ou les sons du morceau."
"C'est un clin d’œil à Vanity 6, le groupe produit par Prince. Ça sonnait bien !"
"Il devait y avoir une suite, mais la mise en place du DVD en 2001 a été très difficile. Ni la Fnac, ni Virgin n’avaient de présentoirs pour ces supports musicaux. Çela n’a pas été simple du tout de les convaincre de changer leur dispositions. Ils ont bien mis deux ans pour créer des bacs dédiés ! Malgré quelques milliers de DVD écoulés au Japon et en Europe, les ventes n’ont jamais atteints le seuil de rentabilité. Du coup, les volumes 2 et 3 n’ont jamais vu le jour".
"Après la fin de Ninety Nine en 2002, j’ai continué à faire quelques clips electro underground ou à très petit budget pour garder une totale liberté de création. Je pense à ceux d'Alan Braxe et de Kris Menace (avec Lifelike sur Discopolis). J’avais une très grande cave que j’avais reconverti en plateau de tournage… Puis en 2009, j’ai totalement arrêté de travailler pour les autres et je suis revenu à l’art en me servant de la photographie ou de la vidéo. Aujourd'hui, j’ai quelques galeries qui me représentent (comme la Galerie Fred Torres à New York) et je me sens libre".
"Thomas et Guy-man m’ont laissé carte blanche, même si il y avait un petit cahier des charges à respecter. Mon affection pour les films (et la musique) des années 80 m’a conduite à proposer ce remake de La Tour Infernale. On a tourné avec les très réputés pompiers de Chicago pendant 2 nuits. Il fallait faire plus de 25/30 plans par nuit. Je ne faisais qu’une ou 2 prises parfois et on enchaînait. Le montage a aussi été une très belle expérience sur ce clip qui reste parmi mes préférés".
Interview T.G
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