"PART 2" de ce coup d'oeil dans le rétroviseur avec en ligne de mire cette "French Touch 1.0" véritable détonateur d'une musique électronique protéïforme et "Made In France". En 2014 (comme en 2013, en 2012...), une irrésistible envie de s'y replonger saisit nos oreilles. L'occasion est trop belle, on saute !
Dj Cam – Friends & Enemies (1996)
Il y a d’abord cette intro hommage au groupe Gangstarr et son mythique Mass Appeal, puis une suite d’accords au piano avant l’arrivée d’un beat sec et « mitraillette ». Au bout de 2 minutes 30, une voix s’élève, celle de Malcolm X et les premiers mots de son dernier discours prononcé le 14 février 1965 quelques jours avant son assassinat. Ambiance jazzy ensuite assurée par une trompette sur laquelle Laurent Daumail, Pape de l’Abstract Hip Hop mondial (n’ayons pas peur des mots), y superpose des scratchs chirurgicaux dont il a le secret. « Distinguished Guests, Brothers & Sisters, Ladies & Gentleman, Friends & Enemies…». Envoûtant.
I : Cube – Strange Wax (1996)
Disons le d’emblée, Nicolas Chaix affectionne les atmosphères un peu « chelous ». Et c’est tant mieux ! Ses mélopées, dont la plus connue, Adore, titille toujours nos oreilles, possède ce petit supplément d’âme, cette griffe à la fois nostalgique et hors du temps reconnaissable dès les premières notes. Ce Strange Wax, qui porte bien son nom, déroule une « deep techno » hypnotique et rassurante. Une pure merveille.
Kojak – You can’t stop it (1999)
Grégoire Galian (Greg), Jean-Marie Racon (Jayhem) et Cyril Vaschetto (Dj Vas), trio réunis sous l’étendard Kojak, balancent une Hip-House qui claque avec cliquetis entêtants et basses appuyées. Un morceau coup de poing qui fonctionne à l’énergie. Idéal à l’époque pour enflammer un dancefloor. Et si aujourd’hui ce You can’t stop it peut paraître un peu « gras », cette épopée ondulatoire a aussi le mérite de faire remonter de nombreux souvenirs. Le signe d’une oeuvre qui aura, de fait, marqué son temps. Sûrement parce qu'elle était bien faite.
Venus – Cheek (Sunshine People) (1996)
Gilbert Cohen a.k.a Gilb’r épaulé discrètement par Rico à la guitare signe avec son alias cosmique l’un des hymnes les plus emblématiques des années 90 en matière de boucles électroniques. Un pied de grosse caisse hallucinant, façon marteau piqueur en sourdine dont la force et la précision enrobe parfaitement le sample du Happy People de Brass Construction. On se souvient aussi du clip, un défilé de robots désarticulés et de créatures en pâte à modeler complètement déjantés, mais heureuses. Comme l’auditeur à l’écoute ce « must-hear ».
Thomas Bangalter – Club Soda (1998)
Ca donne envie ce petit bruit de canette qui s’ouvre a peine le diamant posé sur la galette, encore plus quand on entend le liquide (du soda forcément) couler dans le récipient ! Crescendo, la funk sourde devient claire et les jambes se mettent en mouvement suivi du bassin. Sur une rythmique empruntée au I Just Wanna Dance With You de Starpoint, Club Soda déroule sa funk classieuse et ses basses ronronnantes. Un morceau plutôt linéaire dans sa construction, la même boucle étirée sur plus de 4 minutes. Et pourtant, le titre ne lasse pas. Il éveille même le désir sur la longueur. Un petit « Club Soda » s’il vous plait !
Mike 303 – St Sylvestre (1998)
Chaque année à la même époque, ce titre pourrait servir d’hymne à la nouvelle année. Membre de Superfunk avec Fafa Monteco et Stéphane Bonan, le Marseillais Hamdi Hassen alias Mike 303 œuvre lui aussi dans cette funk électronique aujourd’hui revisitée et même incarnée par Breakbot. Vocoder, basse funky, gimmicks vintage, cette St Sylvestre concoctée par Mike 303 évoque, à elle seule, champagne et cotillons. Ca pétille dans la platine et provoque un vrai feu d'artifice sous le diamant...
The Mighty Bop – Obscure (1994)
"C'est le côté obscur..." annonce la voix tirée de Star Wars. Piano, ambiance sombre et intriguante, cette perle hip hop instrumental suspend le temps et distille une voix qui sussure une tonalité aigüe à la fois inquiétante et jouissive. Extraite du EP Les Jazz Electroniques (Yellow), cette plage signée Christophe Le Friant (futur Bob Sinclar) symbolise la finesse et la constance créatrice de son génial alias Mighty Bop. Au point de se dire que parfois, Bob aurait mieux fait de se contenter de ne faire qu'une voire deux apparitions (Paradise et Champs-Elysées).
Alaska – Lost In Alaska (The Eurotrancey Mix) (1993)
Sous ce pseudo venu du froid souffle un vent de conquête. Derrière cet brise glaciale se cache Monsieur Laurent Garnier avec ce morceau viril et couillu tout en montée acide dans lequel les machines s'emballent. En filigrane, ces nappes de synthé un brin "transouille" mais tellement belles qu'on en pleurerait (si,si...). Quelle (belle) époque !
Cosmo Vitelli – J’insiste (1998)
Non, Cosmo Vitelli n'est pas le nom d'un cocktail "hype". Cosmo Vitelli c'est ce héros de Meurtre d’un bookmaker chinois (The Killing of a Chinese Bookie) signé John Casavetes (1976). Mais c'est aussi le nom de scène choisi par Benjamin Boguet pour débuter ses aventures musicales. Sur son premier mini album Video signé chez Solid (Etienne de Crecy et Pierre-Michel Levallois), ce DJ aux compositions atypiques étonne par sa fraîcheur et son côté instinctif. J'insiste est un savant mélange d'envolées tribales, de fatras contrôlé et de bordel organisé. A écouter, donc, forcément.
Fantom – Faithfull (1997)
Basé sur le sample du At Midnight de T Connection, ce titre signé Julien Jabre et Grégory réunis sous le pseudonyme Fantom aura longtemps été l'un des hymnes des fameuses feu-soirées "Respect" organisées gratuitement le mercredi au Queen à Paris. Il faut dire que ce train siffleur aux incantations House filtrée file à la vitesse de la lumière. Celle des strobos évidemment. Joie, bonne humeur, détente, Faithfull, le bien nommé, reste fidèle à une certaine idée de la fête. "Totale et décomplexée".
TO BE CONTINUED...
T.G
Extrait du sublimissime DVD "Vanity 9" (2001) réalisé par Seb Janiak.
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