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Pourquoi Cléa Vincent nous hypnotise ?

Pourquoi Cléa Vincent nous hypnotise ?

CHRONIQUE. Chanteuse trentenaire aux textes soignés et spontanés, Cléa Vincent enrobe ses jolis mots de synthés ouatés et d'intonations détachées. Si elle semble surfer sur une certaine nostalgie musicale, elle n'en reste pas moins une artiste moderne. Tout simplement, parce qu'en 2016, ses mélopées acidulées parviennent aisément à nous emporter. Son premier album sort le 7 octobre (Midnight Special Records). Trois années après la mise sur orbite d'un titre amoureux qui (nous) avait beaucoup séduit.
Pourquoi Cléa Vincent nous hypnotise ?

Une artiste dont l’insouciance et la simplicité vous touche. Instantanément. Il aura suffit d’un seul titre, paru en 2014, pour nous convaincre du formidable pouvoir bienfaiteur de Cléa Vincent. Retiens mon désir, cet objet du délice, devient au fil des écoutes un titre totalement addictif, avec cette voix candide et mutine qui pourrait facilement agacer si l’intonation combinée à l’agencement des mots ne serait pas aussi lumineuse. Car il s’agit bien ici d’un élixir de plaisir élaboré à partir d’une mélodie éclairée, de paroles sensibles et dénuées de discours alambiqué.

Pourquoi Cléa Vincent nous hypnotise ?

Sentiments contrariés

Cléa Vincent a longtemps écumé les petites salles (le Popin’ à Paris), les petits bars (des pizzerias même parait-il), des ambiances intimistes qui s’accommodent finalement bien de son cocon artistique pour en faire la lente et douce promotion. La tête de Cléa semblent être peuplé d’histoires d’amour aux sentiments contrariés, à l’image du Jmy attendais pas, nouveau single extrait de son premier album. Sublimé par cette enveloppe 80’s où les synthés nous renvoient à l’insouciance de notre adolescence, le titre provoque à nouveau ce petit frisson auditif.

Espace-temps

Et tout l’album procède de ces repères subliminaux, superbement disséminés tout au long des pistes, faisant évoluer les tiroirs musicaux de Cléa dans un délicieux espace-temps. L’auditeur passe ainsi des 80’s au 90’s (l'électrique et cuivré Session), de Lio (Soulevant) aux années 2000, en passant par un electro-Pop (Château Perdu, Clair-Obscur) du meilleur effet et se laisse parfois surprendre parfois par des orchestrations plus abstraites lorgnant vers l’univers un Trip-Hop lunaire, forcément intitulé Après le Soleil. Troublant. Tout comme Prends ton sac dont le vaporeux souffle d'une basse synthétique emporte presque mécaniquement l'adhésion.

"Gnangnan ? Je trouve que ce mot est assez stylé..."

Brain Magazine, mai 2014

 

Cœur d’artichaut assumé dans ses textes, parfois naïve (Amanda) et proposant des mélodies volontairement rétro (quoique) : tout porterait à la consacrer, comme l'ont fait nos confrères de Libération, championne du "Gnangnan Style". Il n'en est absolument rien. Sans doute parce qu'on ne peut pas à la fois apprécier PNL et Cléa Vincent. Question de bon goût. T.G