L’album s’ouvre logiquement sur le bien-nommé Back for more ("de retour pour plus", ndlr) lancé il y a quelques mois comme amuse-bouche au retour discographique tant attendu de notre « King of Electro Disco-Funk retro futuriste ». Passons donc sur cette intro gentillette où l’on reconnaît évidemment la patte Thibaut Berland. En piste 2 commence donc la nouveauté, l’inédit, le son neuf. Arrested attaque dès les premières mesures sur une accroche bondissante et groovy. Avec une voix féminine, celle de Yasmin (DJ résidente de RinseFM Londres, ndlr) dont les intonations, sur ce titre, rappellent celle de Michaël Jackson. Dès le deuxième couplet, ce sont les envolées d’Irfane, le partenaire originel, qui prennent le relais. Une envie de "sunshine" et un goût de bonbon acidulé. Une sympathique entrée en matière. Sur The Sweetest Romance, on retrouve l'ambiance d’un One Out of Two avec ces lignes de basses omniprésentes et ces notes de clavier cuivrées distillées avec classe. Sans parler de cette respiration placée au beau milieu du morceau. Plutôt agréable malgré une prise de risque minimum.
Irfane poursuit ses vocalises sur 2Good4Me sur un rythme plus downtempo revisitant les codes d'un R'n'B "oldie" agrémenté de petits carillons qui donnent de l’épaisseur à ce morceau plaisant, sans être révolutionnaire. My Toy, littéralement « Mon jouet », est de nouveau l’occasion pour Breakbot de nous divertir et nous faire onduler. Mais là encore, rien de bien défrisant malgré un style très « Breakbotien ». On arrive ensuite sur Get Lost dont l’excellent clip réalisé par le collectif Dent de Cuir et sorti il y a quelques semaines sert de rampe de lancement à ce disque. Titre déjà connu, il n’en demeure pas moins le meilleur à cet instant précis. La basse est fulgurante, efficace et lourde. Quant à Irfane, il retrouve ici son élasticité vocale et ses tripes dans l’interprétation. Bref, ça bouge, ça fait du bien aux oreilles, ça donne envie.
Une bonne impression qui se dissipe un peu sur un Turning Around trop linéaire, presque facile. Pourtant l’enveloppe reste toujours aussi agréable à l’écoute. Mais on ne décolle pas. Man Without Shadow (rappelant The Mayfly & The Light) parvient lui à emporter un petit frémissement. On retrouve l’émotion des débuts, cette capacité à créer une ambiance rétro et rassurante, le tout sublimé par un Irfane habité. All It Takes, basses ronronnantes sur lit de rythmique bondissante, dégage une énergie positive propice au largage des amarres. Ca y est. On salive. L’intermède aquatique Wet Deam vient introduire Too Soon... Et là, le soufflet retombe, sans pour autant être indigeste. Un morceau disons sympathique, ensoleillé, mais il manque un peu de moiteur dans tout cela, de la transpiration, des vibrations, du coffre. Dommage. Et que dire de In Return, ballade au piano chantée par Irfane, un tantinet trop lisse pour dépasser le simple message amoureux véhiculée par les paroles. Heureusement, on termine sur des notes beaucoup plus agréables, plus rondes et plus corsées. Still Waters, morceau qui donne le titre à l'album déroule majestueusement une instru bien inspirée, presque "freestyle", avec ruptures et changements d'ambiance. Ouf, on est sauvé. La "Breakbot Touch" - car il y en a définitivement une - a survécu. Still waters run deep ! (Il faut se méfier de l'eau qui dort, ndlr). Du coup, il faudra peut-être replonger... T.G
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