« Tout en vivant dans les années 2000, je reste un gars des années 80, je suis dedans sans aucune nostalgie, je n'en suis jamais sorti à vrai dire. For real et for ever ! Et j'emmerde les années 2000 ». Terence Style, décembre 2013.
Ceux qui ont croisé leurs chemins s’en souviennent encore. D’abord parce qu’ils portent le nom d’un célèbre film immortalisé par l’incomparable Chuck Norris. Mais surtout parce que L’Executeur de Hong Kong, duo formé par Terence Style et Mag Spencer, aura marqué de son empreinte si spéciale et délicieuse le rap Français. A grand renfort de samples seventies ou eighties et d’extraits de films, le binome a fait ce que beaucoup de rappeurs n’ont pas su faire : renouveler une case minée par la routine et le manque d’inspiration. En 2003, l’Executeur de Hong Kong publie un premier E.P, puis un album, trois années plus tard, intitulé Temps Précieux. Les auditeurs curieux découvrent alors des plages cinématiques avec un Terence Style maniant l’humour, la dérision et un flow façon Gainsbourg comme personne. Vingt titres modelés autour de références filmographique "coup de poings", Chuck Norris et Bruce Lee en têtes, et portés par des mélodies Soul et Funky génialement agencées par Mag Spencer. L’Executeur de Hong Kong pose ainsi les bases d’une véritable marque de fabrique.
Rap taillé dans le 7e (Nan)Art
Avec des titres comme Le Renard du Parc (J’suis le cafard du Rap, Le renard du parc / Qu'a chourré ton kart / Qu'a niqué ta Smart / Le mec qu'a bouffé ta tarte…) ou La Nuit de l’Executeur (avec la sublime intro hommage au All Night Long de Lionel Richie et la voix de Gabriella Cassidu), le duo révèle ses diamants. Des tranches de rap taillé dans le 7e art, avec des rimes parfois simplettes, mais qui font sens. L’Exécuteur de Hong Kong, c’est finalement un concept qui séduit dans un « Rap Game » où l’on pensait avoir tout explorer.
"Bienvenue à Hong Kong..."
En 2008, c’est Le Retour du Mexicain ! Avec ce deuxième album, l’Exécuteur de Hong Kong confirme sa place à part dans le rap, entre sérieux et absurdité. Les ambiances « Blaxpoitation » sont toujours là (on pense au sublime Paradox Man), les beats toujours aussi lourds (Le Nabab) et Terence Style se montre toujours aussi détendu dans le l’art de la rime (Paradox Man mise pas sur son charisme vu que personne ne l’écoute / Tu lui commandes une glace à la fraise, il te ramène un pâté en croute…).
En 2013, L'Exécuteur de Hong Kong refait parler les nunchakus textuels avec un "Best Of", Simply The Best et un nouvel album, L'envol du Caméléon (décidément il y a vraiment du talent dans ce duo) . "On aura mis 3 ans pour pondre cette merde..." confiera sur sa page Facebook Terence Style avec un léger brin d'humour. Six ans pour être précis. Et ça valait le coup de pousser...T.G
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